mardi 29 juillet 2014

THE BOYS, Live Report (Germany 25/26 Mai 2014)

Moi Alicia F, 25 ans, rock n rollement timbrée, je me laisse trainer par mon conjoint autant fêlé que moi, en plein territoire teuton à la conquête d’un groupe punk des années 70, à savoir les Boys. Ce groupe, né des cendres des London SS et des Hollywood Brats, vit le jour en 76 en plein balbutiements de la vague punk anglaise. C’est ainsi en 77, qu’ils sortent leur premier album culte éponyme et viennent nous rentre visite en Hexagone lors du festival punk de Mont-de- Marsan, organisé par Marc Zermati. Les gars sortent 4 albums, une kyrielle de 45T, flirtent avec des moments de gloire, tournent continuellement mais l’aventure s’arrête en 82. C’est en 99 qu’ils reviennent timidement sur le devant des planches pour quelques festivals, mais cela ne sera qu’en 2014 qu’ils se lancent dans une tournée germanique qui passe par le Das Bett de Frankfurt et où je serai de la partie. On est le 25 mai et quoi de mieux que de se faire un périple en « teutonie ». Alors embarquez avec moi !

C’est en pleine zone industrielle que nous avons rendez-vous avec le Das Bett, petite salle intimiste qui transpire la culture alternative à plein pif. Quelques personnes sont déjà devant l’entrée à siroter quelques boissons houblonnées avant de pénétrer dans l’antre punkifiant à souhait. Je remarque, que nous sommes les deux seuls français dans cette assemblée, mais quand bien même, « we don’t care » parce que la passion dépasse largement les frontières. En effet vers 21h, la première partie s’aventure sur scène. Il s’agit de Monkey Suite & DJ Lord Gergel. Bon, ne vous fiez pas à la seconde partie de l’appellation, il ne figure aucun DJ dans cette formation qui comporte guitare, batterie, basse et chant. Une ligne vocale attaquante par la sculpturale Cat Diva  qui drapée dans une tenue « léopardisée » capte notre attention de part son savoir-faire autant scénique que par sa voix. Ce combo de Frankfurt distille un punk teinté de rockabilly aux relents popisants et vont accaparer la scène pendant une quarantaine de minutes avant de céder la place aux anglais. En tout cas, bonne petite découverte venue d’outre-rhin. Au bout de vingt minutes de changement de plateau, le plat principal arrive. Alors, je dois avouer que je ne savais pas trop à quoi m’attendre niveau live. J’avais déjà tendu l’oreille sur quelques skeuds mais rien de visuel. Alors c’était avec un gros point d’interrogation dans la caboche que le concert commença. Voici que les Boys débarquent sur scène avec une dégaine soignée, un mix de punk, glam aux accents rock n roll à grands renforts de lunettes noires et perfecto. Tous ces éléments oculaires vont se retranscrire dans leur musique d’une énergie sans faille qui ne laisserait aucune âme soumise à la tentation démoniaque, indifférente. Matt Dangerfield (chant et guitare), Steve Fielding (Basse et choeurs), Honest John Plain (guitare et chant), Casino Steel (claviers et chœurs) ainsi que Martin H-Son derrière les fûts vont nous asséner un bon coup de rock n roll punkisant de plein fouet. C’est ainsi, retraçant avec ferveur, leurs tubes de  First time  à Weekend  en passant par  Cast of Thousands  ou autres  Brickfield Nights  que les gaillards vont ravir le Das Bett de Frankfurt. De plus, quel plaisir d’entendre en live deux  nouvelles chansons tirées de leur nouvel album qui sort le 20 juin s’intitulant  Punk Rock Menaupose ». Autant vous dire, que le sens de l’humour ils l’ont, et ce n’est pas plus mal. C’est au bout 1H15 et un rappel que les gars quittent la scène sous les applaudissements des aficionados présents ce soir. On n’allait pas s’arrêter en si bon chemin, non mais ! C’est ainsi qu’on se présente à leur stand afin de discutailler un moment avec eux. Après les « C’était super, merci » et autres « J’espère qu’on vous reverra » voici le moment de leurs dire qu’on venait de France. Ce fut le moment de surprise de leur part et surtout de satisfaction de constater que quelques survivants les écoutaient encore au pays de Molière. Du coup, on se retrouve « backstage » et ni une ni deux nous voici sur la liste en tant que « guests » pour la date du lendemain à Stuttgart. Un imprévu de bon augure qui tombe à pic car en mai on fait ce qu’il nous plait. C’est ainsi, après une bonne heure d’after gig, qu’on se salue et qu’on se dit « see you tomorrow ».



Après une courte nuit récupératrice et 210kms dans les guiboles qu’on arrive au Zwolfzehn en pleine Paulinenstrasse de Stuttgart où une soirée triple dose nous attend. En effet, ce n’est pas un, ni deux mais trois groupes qui vont nous botter le derrière ce soir. Les festivités démarrent avec Aintuse, nous proposant leur savant mélange de punk et d’hardcore à la sauce américaine, ensuite vint l’heure de Franceens qui envoie un punk garage à The Hives en beaucoup plus survolté avec présence féminine bassistique, des plus respectables, à la clef. Puis, c’est reparti avec le groupe fil rouge du week-end, Les Boys. Le Zwolfzehn qui, au départ, était à moitié plein se le retrouve complètement. En effet, les vieux brisquards attirent encore du populo, de surcroit, parmi les jeunes générations. Comme quoi, le langage musical est intergénérationnel et, que nenni, on ne s’en plaindra pas ! C’est avec une flopée de titres dans leur mallette que la bande à John Plain va encore nous satisfaire en nous baladant à travers Terminal Love , TCP,  Sick on You et autre Sabre Dance en guise d’intro-show. A travers les deux performances germaniques, on peut affirmer que les anglais nous font un réel panorama de leur carrière. Et ce n’est pas fini puisque la grâce vient de nous atteindre. Eh oui, trois nouvelles missives vont nous être proposées et pas des moindres Punk Rock Girl1976  et le déjà tubesque  I’m a Believer. Grosso modo, si les Beatles avaient été punks, les Boys les auraient incarnés à la perfection. Il n’empêche, quel plaisir de voir scander les paroles à travers cette audience pogotante à la limite de la Boys-mania. 1H25 ça passe trop vite quand c’est exquis. Mais bon, ils reviendront, j’en suis certaine. C’est sur quelques salutations amicales et beaucoup de chaleur dans nos cœurs que nous les voyons dans leur van partis pour d’autres aventures punkifiantes.

Honest John Plain, Martin H-Son, Casino Steel, Steve Fielding, Matt Dangerfield
Photo: Caps Combat Rock

Pour nous, c’est un long retour qui nous attend mais avec plein d’étoiles dans la cervelle, quelques courbatures et des mélodies qui courent dans l’encéphale. Il n’empêche que ces deux jours ont été une ode à la passion, un bon coup de pied au cul aux ondes négatives et des rencontres humaines des plus favorables. De plus, les Boys n’ont pas dit leur dernier mot. En effet, ils vous attendent le 13 septembre au Jazz Café de Londres pour la Release Party de leur nouvel opus. Alors mesdames, mesdemoiselles et messieurs, rendez-vous au pays de Big Ben en septembre! Merci les gars !

Alicia Fiorucci