vendredi 29 mars 2013

SUBSONIC, Live Report (16/03/13 - Entr'Pot)

Show SuperSonic!

Quoi de mieux, en cette veille de St Patrick, que de se rendre dans un endroit où le rock n roll transpire de tous ses pores. Eh oui, en ce 16 mars 2013 nous avons rendez-vous avec les nantais de Subsonic. Ces gaillards vont nous délivrer un concert  qui va envoyer le pâté tout ça au pays de la mirabelle à Audun-le-Tiche et son célèbre Entr’Pot. Avant même de rentrer dans le cœur du sujet, attardons nous un peu sur l’ambiance. Pas mal de monde a fait le déplacement jusqu’à cet antre rock n rollien. Des grands amateurs de la musique du diable provenus de tous horizons, étant prêts à se trémousser devant la scène, à s’exprimer corporellement ainsi que vocalement. Voici le peuple qui évolue au sein de ce caf’conc’ qui n’est pas sans déplaire aux musiciens. Bon il est 22H40 roulement de tambours … le show démarre ! So hey ho let’s go !



Dès le morceau d’ouverture on sent que les oreilles vont saigner. En effet, Dark City plante le décor de ce qui va suivre. C'est-à-dire une déferlante de riffs cinglants et une énergie du feu de dieu. On est dans le métal au phrasé rap mais sans le ridicule, aux textes revendicateurs et toutes ces idées sont exprimées, véhiculées et vécues par Pierre Parys comme s’il menait une  campagne politiquement rock. Il est tel le Messie rallié à la cause de la musique qui naquît dans les années 70 avec en fer de lance Black Sabbath et consorts. D’ailleurs, ils rendent un super hommage à leurs aînés. Assurément, quelques reprises ponctuent cette messe. Entre celles de Trust (Police Milice, Antisocial), Gainsbarre (Requiem pour un Con), Ac/dc (Highway to Hell) et celle de Richard Berry (Louie, Louie) on est amplement servi. Il faut dire que tous ces groupes font parti de leurs influences et cela ne trahit pas. Mais bon, Subsonic n’est pas un groupe de cover, loin de là. Ils nous passent en revue leurs compositions remplies de hargne comme Agressif, Hostile et Babylone Pogo qui figurent sur leur dernier (et indispensable) opus ‘Apocalypse Circus’. Sans pour autant oublier leurs anciens titres Jacky, Le Diable au Corps et many more… Que dire des compères de Pierre ? Frédéric Vogel envoûtant avec son jeu particulièrement incisif à la Zakk Wylde par endroit. Il semble Black Label Societyser le bougre mais sans non plus singer l’ancien guitariste de tonton Ozzy. Eh oui, Fred a sa propre marque de fabrique et ça, c’est vraiment salutaire et respectable. D’ailleurs, c’est lui qui prendra le micro sur Louie Louie en version Mötorhead.  Quant à la frappe de David Rouillard elle est punkifiante à souhait et vraiment dynamique à l’image du groupe d’ailleurs. Pierre ne fait pas que scander ses palabres mais aussi il s’investit pour le public. Il le fait participer et communie avec. Le show de Subsonic est comme son nom l’indique « sonic » : ça booste, ça fuzze, ça rocke ! En tout cas, la (Kaiser) sauce prend vraiment, les nanas se pressent devant la scène et les mecs sautent un peu partout ce qui est bon signe. En parlant de Kaiser (leur graphiste et webmaster, ndlr) fit le trajet pour cette occasion qu’il ne risque pas d’oublier de si tôt. Après 2h bonnes heures de fusée rocke, le power trio s’éclipse et se laisse gagner par l’appel du public afin de discutailler avec, prendre des photos etc… Tout ce qui prouve leur proximité avec leurs admirateurs.

En tout cas, une prestation de haute qualité où l’on sent des mecs rodés pour la scène. Pas de blanc entre les chansons, vitalité, poigne, punch tout y passe comme adjectifs pêchus. Autant d’éléments qui font de Subsonic un des groupes les plus puissants de la scène contemporaine rock hexagonale. Mais les gars vont envahir la Belgique la semaine prochaine et risque fort bien de séduire les amateurs de Leffe et de frites. En gros, Subsonic Rocks !

SETLIST
                                                                                                                                   Alicia FIORUCCI
  

mercredi 13 mars 2013

PERVERT ASSHOLE, Welcome to my Zombie Cathouse (2012)

Bloody Destroy Sexual Music!



Dans le genre gros son maculé de pus, d’hémoglobine, de cyprine, veuillez  accueillir comme il se doit le groupe Pervert Asshole. Eh oui, un nom pareil ça ne s’invente pas mais dans Rocking in a Free World on ne recule devant rien! Vous allez me dire mais c’est franchement indécent et vous auriez totalement raison, mais qu’importe be rock or not to be rock ? Ceci étant dit poursuivons et le Parental Advisory on lui dit « bye bye et merci » car nos amis parisiens ont dans leur hotte un album répondant au doux nom de Welcome to my Zombie Cathouse. Cela promet d’être un sacré programme. Attention Explicit Lyrics ! Bon avant même de pénétrer dans cette maison close remplie de zombies femelles lubriques, un petit topo rapide sur le groupe s’impose. C’est en 2010 que ces joyeux lurons assoiffés de levures éthanoliques, de sang et, faut bien l’avouer, de sexe débarquent dans la très belle ville de paname. Il se mette donc à disséquer des mélodies enragées afin de satisfaire leurs pulsions vicelardes et c’est ainsi que fut enfanté ce beau nourrisson déjà soiffart. Mais ne vous y méprenez pas car ces dépravés jusqu’à l’os ont raflé le HeadBang Contest l’an dernier (Interview Cyril Jack ICI ). Rien que ça ! Bon maintenant, que vous êtes prêts cuisinons les un peu, aux petits oignons avec une pointe de sel et de paprika (coloration rouge sang oblige) !


Lubrifiants, scalpel, formol et gnôle, préparés ?  Alors pénétrons dans cette Cathouse. Bon on est tout de suite dans l’ambiance avec la première piste introductive Welcome to My … on se croirait dans la House of 1000 Corpses de Rob Zombie. Cris orgasmiques, grincements, portes qui claquent autant d’éléments nous rappelant les films gores. Puis l’atmosphère étant plantée place à la zic, ça démarre en trombe avec Zombie Cathouse. Si tu t’attends à ce soit une balade bucolique tu te mets le doigt dans l’œil et bien profond que ta rétine restera collée sur ta phalange. Lorsque l’on s’attarde sur les paroles c’est une explosion langagière de petites fleurs des bois qui papotent entre elles! En effet, tout au long de l’album nous avons le droit à ces mots délicieusement choisis tels que « Pussy », « bitch », « coffin », « dick » « cum », « meat » enfin bref, un florilège de termes bien salaces qui sied parfaitement à leur musique hard tirée à son extrême brutalité orgiaque. Prends du Black Sabbath des débuts, avec une louche de Motorhead, une cuillère à soupe de Rob Zombie, largement saupoudré de perversité renforcée et métallisée dont ils ont le secret et tu obtiendras un met d’origine contrôlée se baptisant Pervert Asshole. Ces petits cuisiniers de chair et d’os sont au nombre de 5 : Dr Perv au chant rageur mais mélodique, Lt Skiimpies et Brutal aux guitares incisives et sanguinolantes, la miss Lily Whipper à la basse jouissive et T.P Bünghole  derrière les fûts martyrisés. Ce qui est exquis c’est bien que ça soit une belle fiesta délicatement glauque, la musique est vraiment bien ficelée. C’est à l’instar d’une opération de chirurgie esthétique dont le résultat aura été à la hauteur de nos espérances. De plus, leur côté humoristique n’est pas en reste, le titre Nice to Meat You en est le parfait exemple. Et puis comme ce sont des super dépravés jusqu’au bout ils nous ont même caché un titre instrumental situé piste 69, eh oui rien que ça ! D’ailleurs, c’est le moment, au cas où tu serais lent, de te rendre compte de la maîtrise de chacun des musiciens.

Nous sommes ici en présence d’un album qui dépote et c’est un euphémisme pour le coup, dans le monde du hard au sens large. Pervert Asshole un groupe unique, tant par son univers lyrics que par sa musique, qui est à la frontière du death et stoner tout en restant hard sans oublier la partie mélodique de la chose. N’empêche peu de groupes leur ressemblent et c’est tant mieux ! Une grosse claque dans ta face si tu vois ce que je veux dire. Si t’aimes les gros riffs et la pure déconnade ils sont faits pour toi, cours vite vers la perversité, petit(e) !

Come Taste the Love of God, live:


Alicia FIORUCCI  

mardi 12 mars 2013

DAVID BOWIE, The Next Day (2013 - Columbia)

He Can Be Heroes!


Bon par quel bout commencer à l’évocation du nom Bowie? Depuis 2004, il se faisait plus que discret, il était hors médias, ne disant mot sur ses activités musicales, le disant souffrant, presqu’à six pieds sous terre… mais bon c’était sans compter sur la ténacité du Thin White Duke. Eh oui, en ce mois de mars 2013, soit 9 ans après son retrait médiatique, le bougre nous offre un tout nouvel opus The Next Day en compagnie de son producteur fétiche Tony Visconti. On ne l’attendait plus sur le devant de la scène rock et le voici bel et bien, quel revirement de situation. Ce qui a le don de ravir tous ses admirateurs. Qu’ils soient de l’ère Ziggy ou ‘Reality’ tous sont conquis par Bowie et y a de quoi. Toujours est-il c’est que le caméléon du rock n’a pas fait les choses à moitié. Je m’explique : depuis janvier il nous a déjà mis l’eau à la bouche avec un tout premier extrait de cette galette Where are We Now ? , puis lorsque nous avons bien assimilé ce titre, vlan qu’il nous en ressert un deuxième un mois après. C’est au tour de The Stars are out Tonight de faire son entrée en scène, avec un clip d’un esthétisme dont lui seul a le secret. Deux titres aux univers radicalement différents puisque l’un est mélancolique l’autre plus énergique. Mais lisez la suite car on va disséquer ce tout nouveau Bowie, dés maintenant.


Dès l’attaque de la plage titulaire The Next Day on est d’emblée plongé dans l’ambiance Bowiesque. Assurément, depuis 9 ans sa voix n’a rien perdu de son grain si reconnaissable entre mille chanteurs du rock. Ce qui est fort agréable c’est de ressentir l’envie qui est bel et bien présent comme si la petite dizaine d’années de traversée du désert n’avait jamais existé. On a laissé Bowie en 2004 et bien c’est idem en 2013, tant mieux pour nous. D’ailleurs, on remarque dans cet opus qu’il est toujours aussi attaché au rock et ses mélodies entêtantes. Assurément, le deuxième titre dévoilé The Stars are Out Tonight résonne déjà comme un tube. De plus, le clip l’accompagnant en fait une pièce forte de cette galette. D’ailleurs, cette piste est dans la pure lignée de Reality. Mais David ne s’est jamais contenter de faire du rock basique. Les mélopées sont travaillées, matures remplies de subtilité autant de critères qui figurent déjà sur son scintillant CV. Il nous le prouvera sur Dirty Boy auquel il rajoute une partie de sax assurée par Steve Elson qui, d’ailleurs, sera présent sur d’autres morceaux de ce ‘Next Days’. Et comme Bowie a un univers artistique talentueusement complexe et vaste, il nous embarque à bord d’un titre sur le fil du rasoir du jazz-rock avant-gardiste If You Can See Me. Ce qui prouve que notre ami sait très bien s’adapter à son époque et même jadis il était en avance sur son temps. On pourrait voir en lui un visionnaire de l’art musical. Il est tel le phasme au service de sa folie créatrice. Eh oui, car il nous balade à travers des tons tantôt chauds, tantôt plus froids comme sur Where are We Now ? qui est le paroxysme du spleen. Mais bon n’oublions pas ses acolytes de jeu car sans ces musiciens de génie rien ne pourrait se faire. En effet, nous retrouvons Gail Ann Dorsey tenancière de la basse qu’elle manie avec brio, Gerry Leonard Earl Slick et David Torn à la 6 corde, Zachary Alford derrière les futs (qui a travaillé avec le Boss). Mais on retrouve quelques guests entre autres Tony Levin, Henry Hey, Sterling Campbell ainsi qu’une section de cordes (Antoine Silverman, Maxim Moston, Hiroko Taguchi, Anja Wood). En tout cas, tout ce beau petit monde ensemble sous la direction de Bowie, nous enchante et nous pond un album de qualité comme le témoigne You Feel so Lonely You Could Die toute en douceur et conviction dans les propos chantés. Que dire de la dernière chanson Heat ? Si ce n'est qu'elle nous laisse dans un état de béatitude flagrant. Un morceau qui clôt cette missive de main maître avec toute la quintessence du retour tant attendu de Bowie. Bon le seul regret, se situe au niveau de la pochette. En effet, elle reprend celle d’ ‘Heroes’, on aurait attendu mieux de la part de David sachant son niveau artistique à nous emmener dans des ambiances mystérieuses et singulières.


En tout cas, pour ceux qui seraient frileux de s’affranchir de cette nouvelle rondelle de David Robert Jones, qu’ils n’hésitent pas. Les caractéristiques d’antan de Bowie sont toujours là et en plus abouties. Nous sommes en présence d’un album qui a su évoluer avec son temps tout en gardant des références dans les 70’s ce qui en fait un album riche en émotions, en senteurs, en sonorités etc… et maintenant je vous libère de cette lecture fastidieuse et vous invite chaleureusement à aller jeter vos esgourdes sur ce tout nouveau brûlot. Bowie is Back ? Yes, he is ! So let’s dance !

The Stars are Out Tonight:



Alicia FIORUCCI

mercredi 6 mars 2013

SUBSONIC, Apocalypse Circus (2012)

Metallize your Day!

Site de Subsonic ICI


En Hexagone, on a tort de penser que le rock est quasi inexistant voire à six pieds sous terre. En effet, quand nos amis étrangers pensent à notre patrimoine musical ils se dirigent plus volontiers vers Piaf, Sardou et autres de cette trempe, il n’empêche que nous avons bel et bien notre lot d’artistes électrisants. Assurément, dans les années 70 et 80 nous avions Shakin’ Street, Trust, Asphalt Jungle, Ange etc… Eh bien, vous savez quoi, la jeune génération ne s’est pas laissée abattre et elle a perduré toute cette énergie afin de secouer notre « beau » pays de plus belle. Après les Noir Désir, No One is Innoncent et Mass Hystéria, de manière plus contemporaine, nous voici en présence d’un groupe originaire de Nantes, datant d’il y a une petite dizaine d’année, Subsonic. Ce power trio nantais a déjà 2 opus à son compteur et nous resserve un 3e répondant au doux nom d’’Apocalypse Circus’. Rien qu’à la lecture de l’intitulé, vous pensez que cela va être un joyeux bordel ? Eh bien, je vous donne amplement raison cela ne va pas être triste loin de là. Je m’explique car Subsonic le vaut bien, passons donc à la moulinette ce tout nouveau brûlot made in France.


Allez, opération métal en vue, dès les premières notes on est déjà embarqué dans leur monde rempli de puissance. L’intro à la basse tenue par Pierre Parys sur Hostile, premier morceau de cet Apocalypse Circus est pleine de lourdeur rageuse et sonne comme un hymne. Les textes de Subsonic sont empreints de Bonvoisineries mais à une époque où Trust n’était pas encore l’ombre de lui-même. Puis, les 3 gaillards nous montrent une autre couleur toujours autant incisive mais plus hard rock avec quelques pointes électros à la Rob Zombie comme dans Magma (instrumental).  Ce qui est vraiment appréciable chez Subsonic c’est que les paroles sont vraiment bien mixées et la diction compréhensible à l’instar des rappeurs. Tout ce boulot, on le doit à Pierrot.  On n’est pas à tendre l’oreille pour déceler leur message. De plus, le métal et le hard rock ne sont pas les seuls horizons qu’ils explorent. En effet, sur Babylone Pogo l’esprit des Sex Pistols n’est franchement pas bien loin … God Save Subsonic, yeah ! N’empêche, nous avons à faire ici à une musique de feu à l’instar de son artwork que l’on doit à Kaiser Sauze ( le site ) qui a, entre autres, assuré l’affiche du Headbang Contest (interview Cyril Jack ICI ). Autant dire que l’individu connaît le sujet rock et sait répondre à cette demande métallisée.  Que serait le métal sans rythme aussi ? La batterie est telle une furie en chaleur aux hormones sur-vitaminées, ça cogne sec et net. Quelle énergie David Rouillard ! Mais comme tout bon groupe de rock, ils savent jouer avec l’émotion et le feeling comme sur Que la Bête Meurt où nos compères démontrent leur talent de nous foutre les poils. Le message est toujours autant percutant ne vous inquiétez pas, aucune place pour la niaiserie chez eux.  De plus, la 6 cordes cisaille à mort, les riffs sont bruts de décoffrage, dépotants autant d’ingrédients que Frédéric Vogel choisit avec soin pour sa recette estampillée cocktail explosif.   

En tout cas, si vous êtes en manque d’une bonne dose de métal à la sauce française, ne cherchez plus bien loin, Subsonic c’est LE groupe qui comblera cet état laconique. Ce mélange de gros son accompagné de textes vindicatifs en font une des formations fortes de ces dernières années. Lors de leur passage près de chez vous ne les rater pas car ça pulse à donf’ et cela fait vachement du bien. A ce propos, ils seront en compagnie de Greenwich Cavern le 16 mars à l’Entr’Pot d’Audun-le-Tiche. Alors sortez de chez vous go !

Clip Officiel, Hostile:



Alicia FIORUCCI



mardi 5 mars 2013

SAUROM, Vida ( 2012 - Zaluster)

Baila Rock!


Et si la forêt de Brocéliande s’était délocalisée chez nos amis espagnols ? En tout cas, c’est bien ce qui me vient à l’esprit à l’écoute du nouvel opus ‘Vida’ de nos amis Saurom. Ce groupe, existant depuis 1996, a déjà 6 albums à son actif mais il n’a pas fini de nous surprendre. En effet, sur leur 7e c’est tout un programme enchanteur auquel on va avoir le droit. Cette balade musicale, qui va durer pendant près d’une heure, va nous délivrer quelques petits secrets remplis de magie et de légendes. Attention opération féerie! Déjà lorsque l’on lorgne du côté de la pochette, on est d’emblée dans l’ambiance de leur musique. Une petite fille en habits de jadis dans les tons verts, jouant de l’oud, dans un décor où la nature est reine grâce aux ornements de lierre, nous démontre que l’on va être en présence d’un album où le côté celtique et folk sera mis en exergue. Allez, la mise en bouche étant faîte, passons au plat de résistance de ce nouvel album.


Dès l’envoi de la galette dans le lecteur, le son de la cornemuse retentit suivi de près de la flute, on plante le décor de l’univers folk. Mais, attention le son rock, à grand renforts de riffs cisaillant assurés par Raulito, ne tarde pas à faire son entrée sur Cambia el Mundo qui lance les festivités et ce pour notre plus grand plaisir. Chez Saurom on fait passer l’émotion avant toute chose. En effet, les démonstrations techniques pompeuses, pour ne pas dire « chiantes », à la Satriani (bien que dans Chickenfoot il s’en sort bien mieux) ne sont pas légion ici. Tout ceci est amplement perceptible sur un des nombreux titres, merveilleux, que compose cette rondelle, Magia. Assurément, ce morceau transpire la finesse et la subtilité. De plus, la voix de Miguel est mélodieusement rock. On est dans un registre fort mais aussi juste loin des voix death metal qui beuglent, ici on place la mélopée sur un piédestal. Cela rend l’ensemble émotionnel à souhait ainsi qu’envoutant. On a le bonheur d’entendre une partie de piano sur cette piste jouée par Santiago. Ce qui est fort agréable chez ces farfadets ibériques, c’est qu’aucune chanson ne se ressemble. Nous naviguons au grès des rivières tantôt heavy comme c’est le cas sur Angeles qui reprend le côté métal de plus près, tantôt en comptine rock notamment sur la Leyenda del Gambrinus. Ici, l’univers de Tolkien n’est pas franchement bien loin. De plus, ils nous gratifient d’un instrumental Emperatriz avec la flute en premier plan qui nous ramène aux temps de troubadours et des faiseurs de joie d’antan. Inutile de vous dire, qu’ils chantent dans la langue de Federico Garcia Lorca. Quid de la partie rythmique ? Le tandem Antonio (batterie) et José (basse) remplissent leur mission d’être le socle du groupe avec brio. Et n’oublions pas la guitare rythmique, les chœurs, la cornemuse ainsi que la flute qui sont tous l’objet d’un seul et unique homme Narci. En écoutant cet opus, on ne peut faire l’impasse sur l’ambiance entraînante qu’il règne. D’ailleurs, on ne peut occulter Mirame qui est d’une puissance exquise. On se retrouve vite happé(es) par leurs compositions originales. D’ailleurs, en parlant de ça, Saurom est un groupe qui a sa propre identité et aucun groupe ne peut les imiter. La voix tellement singulière et les ambiances qu’ils dépeignent en font une des formations les plus authentiques de la scène hispanique et même internationale. On pourrait croire qu’ils reprennent les ficelles de leur confrères Mägo de Oz mais tendez l’oreille vous y percevrez bel et bien une nette différence entre ces deux groupes.

En tout cas, si vous ne connaissez pas Saurom ruez vous dessus car en les écoutant la Vida es bella. C’est un album qui vous émerveillera car tout est orchestré pour que nous puissions pénétrer dans leur petit monde si éblouissant. De plus, le printemps arrive à grands pas et cette nouvelle missive heavy-Folk illuminera votre quotidien. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une promenade auditive et visuelle  car il est évident que votre imagination divaguera agréablement. Disfrutad !

Maintenant, écoutez la Leyenda Del Gambrinus et son clip bien esthétique:



Retrouvez cette chronique sur le site d'Ultrarock , ICI

                                                                                                                                    Alicia FIORUCCI

lundi 4 mars 2013

INFO BLOG + CHRONIQUES

Bonjour à toutes et tous les lecteurs de Rocking in a Free World,

Ayant été contactée il y a de cela un bon mois par Christian Casoni de Blues Again, afin d'écrire quelques chroniques de temps à autres pour le webzine, il me semble bon de vous en faire profiter.
Mes deux premiers écrits sont sur le premier album solo de Devon Allman, ainsi que le dernier Nick Cave qui a été remanié pour l'occasion de Blues Again.

Voici ce que cela donne, bonne lecture.

 LE LIEN DE BLUES AGAIN ICI


Devon Allman "Turquoise" (Ruf Records 2013)


Lève-toi, fils de Gregg Allman. Alors, Allman Devon, on suit les traces de son paternel ? Après HoneytribeRoyal Southern Brotherhood, te voici en solo ? Mon gaillard, ce que tu nous as pondu, c’est du dépaysement auditif. ‘When I Left Home’ pour commencer, bon, et puis une orgie de sonorités sudistes, plein pot sur ton Texas natal et son blues mâtiné de soul (‘Into The Darkness’), avec le sax de Ron Holloway. Chapeau bas pour ta reprise de l’ami Petty et de Stevie Nicks (‘Stop Draggin’ Me Around’). Toujours en excellente compagnie, je vois, coquin… N’est-ce pas Samantha Fish qui pousse la chansonnette avec toi, maintenant ? Estampillée Ruf Records, elle aussi. En même temps, comment aurait-elle pu résister à ta voix chaude ? L’influence du Boss sur ‘Don’t Set Me Free’, maintenant ? Tu nous la ferais pas à l’américaine, des fois, genre classic rock ? ‘Yardira’s Lullaby’… bel instrumental, douceur et subtilité. Compétent sur la six-cordes, le Devon. Tu touches vraiment à tout, tu nous en mets de toutes les couleurs dans l’esgourde, mais toujours sur une base bien bleue. Et c’est qui les deux autres ? Suis-je bête… Yonrico Scott derrière les fûts et Myles Weeks à la basse. Vraiment fameuse, ta galette. Beau boulot, Devon.
      
                                                                                                                                    Alicia FIORUCCI


Nick Cave & The Bad Seeds "Push the Sky Away" (Kobalt - 2013)


Dans le genre sueurs froides, voici le crooner australien gothico-compatible, jamais sans ses Bad Seeds. Push the Sky Away a beau avoir été enregistré à Saint-Remy-de-Provence, il dégage un climat plus polaire que tropical. Un coup d’oeil à la pochette donne une idée rapide de ce qui nous attend : dans cet appartement blanc immaculé, Nick Cave chasse une ombre de femme nue. Nick Cave and the Bad Seeds conservent le producteur qui officiait sur les trois albums précédents, Nick Launay. La machine est bien huilée, les esgourdes s’en rendent compte tout de suite. L’album comporte neuf pistes. Il s’ouvre sur un ‘We No Who U R’ glacial, grande spécialité de notre orateur de froideur. L’album se construit ainsi, lancinant, dans la veine de Murder Ballad, mais plus épuré, plus mature, moins pop. Une section de cordes apporte une touche requiem. On plonge dans la catharsis auditive avec ‘Push The Sky Away’. Le morceau-phare de l’album, ‘Jubilee Street’, renvoie au ‘(Are You) The One That I've Been Waiting For?’ (album The Boatman’s Call). Le piano n’est pas resté au vestiaire, mais les guitares d’outre-tombe dominent nettement. Le chant est toujours incantatoire, hypnotique, Nick Cave est un gourou au service de nos pulsions dépressives. Difficile de passer sous silence les recherches experimentales comme ‘Water’s Edge’,poésie recitée sur une apocalypse parsemée, ici et là, d’intonations féminines. Cet album n’est pas à prescrire aux individus animés de pulsions suicidaires. Sa beauté glaçante n’est jamais dénuée d’émotions et sa technicité musicale, sans faille. C’est une oeuvre homogène, sans titres faibles. Toutes ces effusions coagulent à merveille. 42 minutes de pur bonheur. Vous avez besoin d’un album introspectif ? Push The Sky Away est fait pour vous.


                                                                                                                                    Alicia FIORUCCI





vendredi 1 mars 2013

MIGUEL M, So Fine (2013)

Muy Caliente!


Le paysage blues hexagonal recense une flopée d’artistes dans son catalogue, mais certains d’entre eux nous attirent sans trop savoir pourquoi, ou au contraire la raison est bien connue puisque qu’on laisse le talent parler à notre place. C’est bien le cas, du méridional Miguel Moreno, dit Miguel M à la scène. Après un album, qui date d’il y a 3 ans, Tout Mon Possible qui fut un opus de blues  en français qui comprenant uniquement des compositions originales, Miguel M revient avec une galette, So Fine, dans la langue de Shakespear à l’instar des chanteurs de blues d’antan.


D’emblée nous savons très bien où nous mettons les pieds avec ce tout nouveau bébé made in Miguel M. Assurément, la chaleur de sa musique ne le trahit guère et cela pour notre plus grand plaisir. Miguel a déjà bien roulé sa bosse dans le milieu blues et enfante ici son 5e bambin. Un nouveau né haut en couleurs et en sensations comme nous le peint sa reprise du grand Lucky Peterson, Bad Condition. Effectivement, notre ami n’hésite pas à s’attaquer aux standards du blues originels mais tout ceci remanié à sa sauce. Entre autres Mighty Sam Mclain et Willie Dixon. En même temps, lorsque l’on entend son timbre de voix on pourrait s’y méprendre sur la couleur de sa chair. En effet, elle est tellement chaleureuse et profonde que la confusion peut pointer le bout de son nez. De plus, les bluesmen ne sont pas les seules influences de notre méditerranéen car Paint it Black des Stones figure dans la liste des traits de caractère du nourrisson. D’ailleurs, il nous fait oublier la version stonienne en se la réappropriant parfaitement. Ce n’est pas qu'une simple cover, il y a un réel travail de création autour de ce titre, le côté classic-rock envolé, place à la soul et un somptueux solo à partir de 2,10 minutes. Les poils je vous dis ! Miguel n’est pas en solitaire pour ravir nos écoutilles. En effet, il s’entoure de musiciens talentueux comme Olivier Pelfigues derrière les fûts accompagné de Ludovic Timotéo son acolyte rythmique à la basse. On retrouve aussi la présence de deux Cornélis l’un aux claviers qui officie aussi, entre autres,  au sein de Blues Power Band se nommant Damien, et l’autre tenant le sax répondant au doux nom de Jérome. Ce que l’on peut un chouïa regretter et ce verbe est à prendre avec des pincettes,  c’est que notre méridional nous offre 5 compositions sur les 12 pistes que comporte son nouvel opus. C’est un peu dommage car Miguel M même quand il crée des mélopées originales, il nous propose la quintessence de son art. L’émotion qu’il transcrit lorsqu’il dédicace My Daughter à sa fille est tout en finesse et en authenticité. D’ailleurs, cet aspect de l’artiste est retranscrit sur O’ma (hommage à sa mère) chanté dans la langue de ses origines, à savoir en espagnol. On ressent à la perfection les influences andalouses qu’il a dans son escarcelle sanguine. Que dire de la plage titulaire, si ce n’est qu’elle nous expose tout son feeling effervescent mâtiné de soul comme il sait très bien le faire. De plus, son touché « guitaristique » est des plus fins qu’il soit dans le monde de la musique bleutée tirant vers la soul et aux sonorités groovy, surtout sur If you Want me to Stay reprise de Sly and the Family Stone. La véracité est présente jusqu’à la dernière miette sur la chanson Thanks, funky et dans laquelle l'artiste remercie tous ceux qui l’ont entouré sur ce projet.


En tout cas, Miguel nous démontre, encore une fois, qu’il est loin d’être un illustre imposteur dans le domaine aux dégradés cyan. De plus, il n’est pas uniquement un artiste de studio mais excelle sur les planches de France et de Navarre. En effet, il a le don d’enflammer le bois situé sous ses pieds et le public est, de suite, conquis par le magnétisme qu’il dégage. Tout cela, pour vous dire que la musique qu’il produit est vivante et qu’il ne faut surtout pas hésiter à vous déplacer pour aller le voir en chair et en os. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne écoute de ce So Fine des plus charmeurs. Enjoy et bien sûr Peace!

You Shook Me:



                                                                                                                                    Alicia FIORUCCI

JOE BONAMASSA, Black Rock (2010 - Provogue)

Balade sur un Rocher Blues!


Petit moment de flashback puisqu'il s'agit de ma toute première chronique de disque datant de 2010. Alors un peu d'indulgence pour le "track by track" :-)

Après s’être baladé pendant un an avec John Henry notre bon Joe Bonamassa venu tout droit des States revient en force pour notre plus grand plaisir. Et en effet, c’est en nous gratifiant d’un nouvel opus s’intitulant Black Rock , produit par Kevin Shirley (Aerosmith et Black Crowes, pour ne citer qu’eux) ! Eh oui on ne le refera pas, trop impliqué dans ce bon son blues rock cher à ses yeux comme aux nôtres. Comme à l’accoutumée ce disque est encore un délice pour nos esgourdes qui n’ont pas fini de saliver.

On commence fort avec « Steal Your Heart Away », reprise de Bobby Parker, son coté rock est mis en avant sur ce titre, la guitare est ravageuse et Joe déchire ses cordes vocales tel un forcené.
Puis on poursuit l’exploration du rocher avec « I Know A Place », cover de John Hiatt, nous emmène dans un univers plus sombre et morbide : « I know a place where the sun don’t shine »mais toujours est-il que la puissance et belle et bien présente. Ce qui est si caractéristique de notre Joe.
La troisième piste de cette galette, « When The Fire Hits The Sea », continue dans la lignée de la force lorsqu’un éclair Fender fend la mer et c’est là qu'on est au zénith !
Puis il nous fait voyager parmi des contrées irlandaises avec « Quarryman’s Lament ». On se laisse transporter loin d’ici pour rejoindre les Irish pub. Une Guinness se laisserait déguster volontiers.
Allez le périple continue sur « Spanish Boots », sur ce titre, there is no doubt, énergie est le maître mot, cette reprise de Jeff Beck, Rod Stewart et Ron Wood, est fortement bien rythmée, on se surprend à taper des pieds sans s’en apercevoir, puis vînt le moment tant attendu du solo, quel bonheur. C‘est un morceau qui va crescendo de plus en plus puissant pour finir en apothéose.
Milieu d’album « Bird On a Wire », calme un petit peu les esprits qui s’échauffent, mais Joe B. met en exergue toute sa sensibilité en reprenant ce titre de Leonard Cohen. Nos sens sont en alertes et une seule envie nous prend celle de se laisser aller dans les bras d’un(e) inconnu(e) pour un moment de sensation charnelle.
Changement de décor ensuite with « Three Times A Fool » cover d’Otis Rush, là on est dans le bon blues comme on l’aime bien pêchu, virile en un mot bien « couillu » ! Tout est concentré en 2:02 minutes et ça claque ! Eh oui la longueur ne fait pas la qualité !
Sur « Night Life » il retrouve son acolyte de longue date (on pourrait dire même mentor) B.B. King ! En effet, special guest voix et guitare et on sent toute la complicité entre les deux hommes et ça fait vraiment plaisir à entendre. On voudrait bien les suivre dans une tournée nocturne ces deux là !
« Wandering Earth » est un super bon blues langoureusement musclé et ça c’est intense ! Cependant nous pouvons nous laisser surprendre par une fin assez abrupte.
« Look Over Yonders Wall », reprise de James Clark nous fait bien swinguer on retrouve les racines blues mêlées à du son rock'n'rollesque et on ne peut qu’être séduit par le jeu de guitare de Joe.
Il nous invite au pays des Stars and Stripes sur « Athens To Athens », on se croirait en plein milieu des cow-boys, le soleil est là et on est bien, au son de sa guitare toute en subtilité et sa voix qui nous fait frissonner de plaisir. Un petit flashback dans ses plus jeunes années country c’est un back to the roots ! Des instruments traditionnels grecs agrémentent ce titre pour lui donner une couleur inattendue, mais pour le moins, très enrichissante. En effet, Black Rock a été enregistré en Grèce (Black Rock Studios à Santorini) et Joe s’en est inspiré car il est sait très bien mélanger les ambiances et les mettre à sa sauce.
« Blue & Evil » sonne le glas de l’association du blues et du rock et le résultat n’en est qu’infiniment excellent ! Cette recette est imparable et prouve que les deux genres sont complémentaires. Keep on rockin’ & Bluesin’ !
Et l’album se fini sur une chansonnette bluesy « Baby You Gonna Change Your Mind » qui est toute en finesse, la guitare justement dosée pas une note en trop, ni d’effet redondant. On est pas bien là, assis paisiblement dans notre bon rocking-chair !


C’est un album qui joue sur deux tableaux la douceur et la sensibilité autant que sur la force et la puissance ! Il s’agit de regarder la pochette pour se faire une idée (un rocher s’immergeant dans l’eau reflétant son aspect plus sombre) ! Two sides , two atmospheres !
Black Rock est un opus qu’on ne se lasserait pas d’écouter et très bien produit, forcément, Kevin Shirley est un mec de renom. Le dernier morceau est bel et bien là pour que nous demandions à Joe un rappel ! Et qu’est ce qu’on fait dans ce cas ? Et bien c’est reparti pour un tour ! Où ? Sur un rocher noir of course !
Enjoy it ! Like it ! Love it !
ALICIA FIORUCCI