mardi 5 mars 2013

SAUROM, Vida ( 2012 - Zaluster)

Baila Rock!


Et si la forêt de Brocéliande s’était délocalisée chez nos amis espagnols ? En tout cas, c’est bien ce qui me vient à l’esprit à l’écoute du nouvel opus ‘Vida’ de nos amis Saurom. Ce groupe, existant depuis 1996, a déjà 6 albums à son actif mais il n’a pas fini de nous surprendre. En effet, sur leur 7e c’est tout un programme enchanteur auquel on va avoir le droit. Cette balade musicale, qui va durer pendant près d’une heure, va nous délivrer quelques petits secrets remplis de magie et de légendes. Attention opération féerie! Déjà lorsque l’on lorgne du côté de la pochette, on est d’emblée dans l’ambiance de leur musique. Une petite fille en habits de jadis dans les tons verts, jouant de l’oud, dans un décor où la nature est reine grâce aux ornements de lierre, nous démontre que l’on va être en présence d’un album où le côté celtique et folk sera mis en exergue. Allez, la mise en bouche étant faîte, passons au plat de résistance de ce nouvel album.


Dès l’envoi de la galette dans le lecteur, le son de la cornemuse retentit suivi de près de la flute, on plante le décor de l’univers folk. Mais, attention le son rock, à grand renforts de riffs cisaillant assurés par Raulito, ne tarde pas à faire son entrée sur Cambia el Mundo qui lance les festivités et ce pour notre plus grand plaisir. Chez Saurom on fait passer l’émotion avant toute chose. En effet, les démonstrations techniques pompeuses, pour ne pas dire « chiantes », à la Satriani (bien que dans Chickenfoot il s’en sort bien mieux) ne sont pas légion ici. Tout ceci est amplement perceptible sur un des nombreux titres, merveilleux, que compose cette rondelle, Magia. Assurément, ce morceau transpire la finesse et la subtilité. De plus, la voix de Miguel est mélodieusement rock. On est dans un registre fort mais aussi juste loin des voix death metal qui beuglent, ici on place la mélopée sur un piédestal. Cela rend l’ensemble émotionnel à souhait ainsi qu’envoutant. On a le bonheur d’entendre une partie de piano sur cette piste jouée par Santiago. Ce qui est fort agréable chez ces farfadets ibériques, c’est qu’aucune chanson ne se ressemble. Nous naviguons au grès des rivières tantôt heavy comme c’est le cas sur Angeles qui reprend le côté métal de plus près, tantôt en comptine rock notamment sur la Leyenda del Gambrinus. Ici, l’univers de Tolkien n’est pas franchement bien loin. De plus, ils nous gratifient d’un instrumental Emperatriz avec la flute en premier plan qui nous ramène aux temps de troubadours et des faiseurs de joie d’antan. Inutile de vous dire, qu’ils chantent dans la langue de Federico Garcia Lorca. Quid de la partie rythmique ? Le tandem Antonio (batterie) et José (basse) remplissent leur mission d’être le socle du groupe avec brio. Et n’oublions pas la guitare rythmique, les chœurs, la cornemuse ainsi que la flute qui sont tous l’objet d’un seul et unique homme Narci. En écoutant cet opus, on ne peut faire l’impasse sur l’ambiance entraînante qu’il règne. D’ailleurs, on ne peut occulter Mirame qui est d’une puissance exquise. On se retrouve vite happé(es) par leurs compositions originales. D’ailleurs, en parlant de ça, Saurom est un groupe qui a sa propre identité et aucun groupe ne peut les imiter. La voix tellement singulière et les ambiances qu’ils dépeignent en font une des formations les plus authentiques de la scène hispanique et même internationale. On pourrait croire qu’ils reprennent les ficelles de leur confrères Mägo de Oz mais tendez l’oreille vous y percevrez bel et bien une nette différence entre ces deux groupes.

En tout cas, si vous ne connaissez pas Saurom ruez vous dessus car en les écoutant la Vida es bella. C’est un album qui vous émerveillera car tout est orchestré pour que nous puissions pénétrer dans leur petit monde si éblouissant. De plus, le printemps arrive à grands pas et cette nouvelle missive heavy-Folk illuminera votre quotidien. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une promenade auditive et visuelle  car il est évident que votre imagination divaguera agréablement. Disfrutad !

Maintenant, écoutez la Leyenda Del Gambrinus et son clip bien esthétique:



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                                                                                                                                    Alicia FIORUCCI

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